Farscape, une série décalée et intelligente

Il y a quelque temps déjà, je découvrais une série que j’ai fini par énormément apprécier: Farscape.
Farscape relate l’histoire d’un cosmonaute qui, au cours d’une expérience qu’il a lui-même inventée et conçue, est propulsé dans une partie lointaine et inconnue de l’univers suite à un léger problème (une onde magnétique le heurtant de plein fouet et créant un trou de ver ou passage dans la trame de l’espace-temps).
Se retrouvant en plein milieu d’une bataille entre des prisonniers échappés et leurs « surveillants », qui se font appeler les Peacekeepers, le héros est pris en otage par les prisonniers. C’est le début de la grande aventure pour lui, car il n’a pas même les connaissances fondamentales pour survivre.
Ce qui est bien fait est le rendu de la totale surprise et de l’ahurissement qu’il éprouve face à cette nouveauté: nous avons l’impression de voir à travers ses yeux et tout nous paraît nouveau, attrayant et dangereux à la fois. Beaucoup de choses nous échappent car nous aussi nous découvrons ce monde différent.
Ce qu’il y a de bien dans Farscape, c’est que cela nous met face à nos préconçus: comment réagirions-nous si nous étions projetés au milieu d’étrangers, dans un endroit totalement inconnu, pour lequel nous n’avons pas même les connaissances de base? Comment notre personnalité évoluerait-elle, se modifierait-elle?
Ce qu’il y a également d’appréciable, c’est la mise en perspective de la morale: ce qui nous semble moral l’est-il pour tous? Quand, pourquoi et comment transigerions-nous? Quelle serait notre réaction si nous étions mis au pied d’un mur? La confiance et le respect se trouvent être des notions relatives et extensibles, comme l’est la morale en fonction des circonstances; mais n’est-ce pas, en définitive, également le cas dans notre quotidien?
Farscape nous renvoie à nous-même et à ce que nous croyons sur nous. Cette série nous dit que tout peut être remis en question du jour au lendemain et que, face à cette remise en question, nos comportements peuvent se modifier. Farscape nous rappelle qu’il est plus facile de juger confortablement assis dans nos fauteuils qu’affrontant de plein fouet les problèmes. Serions-nous dignes de l’opinion que nous avons de nous si nous nous retrouvions plongés dans l’inconnu et la difficulté, ne cherchant qu’à survivre?
Le regard dépend donc de l’endroit d’où on le porte. Changeons de place, il se modifiera. Et c’est en cela que Farscape est intéressant: cette série nous montre qu’il n’existe pas qu’une seule vérité et que plusieurs avis différents sur un seul et même sujet peuvent tous être participatifs de cette vérité. Toutes les manières de voir le monde, ou, en ce cas précis, l’univers, peuvent chacune avoir leur part de sagesse.
De même, Farscape nous dit que nous avons toujours le choix. Malgré les imprévus qui nous tombent dessus, la dernière décision nous appartient toujours. Le destin dépend de nos choix et donc de nos actes et non d’une prédestination déjà établie. Car, dans un univers en constant changement, nous sommes nous-mêmes changeants et de nos actes dépendent les futurs.

The Unborn ou comment gâcher une bonne idée

Vendredi, j’ai eu envie de me détendre et je me suis dit, « pourquoi ne pas aller voir The Unborn? » J’en avais vu la bande-annonce et les extraits m’avaient tentée. Un film de pseudo horreur qui semblait pouvoir me procurer quelques sueurs froides m’enthousiasmait grandement, d’autant que cela faisait quelque temps que je n’avais pas eu de joyeux frissons.
Je me suis donc retrouvée dans la salle noire face à l’écran, m’installant confortablement et attendant avec impatience que la peur se jette sur moi.
Au départ, je pensais que The Unborn traitait de la volonté d’un jamais né de naître. Absolument pas. Il s’avère que le film traite d’une possession et d’un exorcisme. L’héroïne expérimente d’étranges hallucinations et, de fil en aiguille, retrouve sa grand-mère Sofi et découvre la vérité. Sofi s’avère avoir été emprisonnée dans un camp en 1944. A cette époque, elle avait un jumeau. Elle raconte à sa petite-fille qu’elle et son frère furent transférés dans un endroit où des expériences étaient pratiquées sur les jumeaux, dans l’espoir de percer leurs secrets. Le frère de Sofi meurt à la suite de ces expériences. Cependant, deux jours plus tard, le corps se relève et revient à la vie. Sofi sait qu’il ne s’agit plus de son frère et elle tue l’être maléfique.
Sofi appelle cet être le dybbuk. Elle explique sommairement qu’il s’agit d’un esprit mort qui, ayant été refusé aux portes du Paradis, erre et tente de s’approprier un corps.
Dans la tradition, le dybbuk cherche à s’emparer d’un corps vivant et non d’un corps mort. Est-ce l’expérience pratiquée sur le garçon qui a attiré cette âme errante? Est-ce l’expérience qui a introduit l’esprit dans un corps mort et lui a permis de le manipuler? Est-ce l’expérience qui fait que le dybbuk change sa manière de procéder et se contente d’un corps défunt? J’aurais pu, moi, me contenter du fait que le garçon étant aux portes de la mort, il se retrouve possédé car sa vie, bien que ne tenant plus qu’à un fil, est toujours active. Mais le corps reposant sur la plaque est bel et bien mort. Ceci n’est donc pas expliqué dans le film. En outre, le dybbuk s’empare généralement d’un corps pour accomplir une tache. Quelle est la tache que voulait accomplir l’âme en s’emparant du corps du défunt frère de Sofi? Ceci n’est pas abordé non plus. Quant à l’explication concernant le dybbuk, elle est juste survolée, puisque Sofi dit à sa petite fille qu’il s’agit d’un esprit mort refusé aux portes du Paradis. En fait, il s’agit plus exactement d’un esprit refusé aux portes de la Géhenne pour ses péchés passés (la Géhenne étant une sorte d’entre monde entre l’Enfer et le Paradis, où errent les âmes ayant pêché mais qui ne méritent cependant pas l’Enfer). Il y a donc une différence d’endroit, puisque la Géhenne n’est aucunement le Paradis.
Le dybbuk s’attache en outre à une personne. Soit, on comprend donc pourquoi il s’attache à la famille de Sofi. Puisqu’il n’a pu avoir le frère, il aura le reste de la famille.
Un autre fait me perturbe: à un moment du film, il est dit que le dybbuk étant déjà mort, il n’est pas possible de le tuer. Alors comment Sofi a-t-elle pu tuer son frère déjà mort? De même, le dybbuk s’empare d’un corps vivant après avoir déjà vécu… pourquoi le titre nous suggère-t-il un non-né? Pourquoi l’esprit prend-il l’apparence du frère défunt alors qu’il a eu une apparence avant celle-ci, étant né, ayant vécu puis étant mort? Puisque le dybbuk étant une âme ayant pêché, il ne peut s’agir de celle du frère de Sofi, qui est une victime et est sans doute trop jeune pour être véritablement rejeté du Paradis.
Je sais bien qu’il s’agit juste d’un film pour se faire peur. Mais il y a des films cherchant à faire peur qui déroulent mieux une mythologie que celui-ci. Un film d’horreur peut avoir des références et s’y tenir. Ici, le dybbuk est juste un prétexte mal employé pour faire une énième histoire d’exorcisme. Je trouvais que l’idée que suggérait le titre, celle d’un frère jumeau mort dans l’utérus et voulant ensuite naître parce qu’il n’a jamais pu le faire, était beaucoup plus originale et amusante. Bien conduite, elle aurait pu mener loin.
The Unborn m’a donc beaucoup déçue. Toutes les ficelles du genre sont employées, de l’apparition, soupçonnée, de la grand-mère, à sa suppression, évidente; de la découverte d’un livre permettant de renvoyer l’esprit d’où il vient, deus ex machina employé plus qu’à son tour; de la possession à la disparition de la meilleure amie et du petit ami, attendues; même les clins d’oeil à l’Exorciste sont plus que prévisibles . Il n’y a aucune surprise, c’est à peine si les spectateurs sursautent. Etant donné que je désirais me faire peur, je suis vraiment déçue.

Six Feet Under et la recherche du bonheur

Lorsque je regarde la saison deux de Six Feet Under, je me demande pourquoi il est si difficile d’être heureux. Qu’est-ce qui empêche les gens qui s’aiment de communiquer? Que ce soit Nate, qui n’arrive pas à dire à Brenda qu’il est malade, ou Brenda, qui ne parvient pas à partager son mal être avec Nate, alors qu’ils sont sur le point de se marier… ou encore Claire et sa mère, Ruth, qui ne parviennent pas non plus à communiquer, ne serait-ce que pour échanger sur ce qu’elles ont fait de leur week-end…
La saison deux est un peu différente de la première, moins drôle, moins délirante, mais elle gagne justement en profondeur. Le caractère des personnages est établi et l’on entre dans leur intimité, dans leurs relations des uns aux autres. Et ce qui est premièrement, primitivement visible, c’est qu’ils ont beau s’aimer, ils ne parviennent pas à avoir une relation « intime », dans le sens spirituel, avec ceux qu’ils aiment le plus. Et c’est étrange… Pourquoi les mots nous échappent-ils lorsque nous sommes face à ceux que nous aimons? Est-ce la peur qui nous étouffe? Celle de devoir affronter la réalité à travers les yeux de l’autre? Celle d’être rejeté pour avoir montré ce qu’il y avait vraiment au fond de nous? Ou avons-nous peur que l’autre soit incapable d’accepter, de supporter, cette vérité?
Sarah, la sœur de Ruth, qui vient juste d’apparaître, est un personnage très intéressant. Elle est une sorte de regard extérieur qui reparaît brusquement. Un regard mal accepté mais non dénué d’une certaine sagesse. C’est elle qui dit à Claire ce que cette dernière a sous les yeux depuis le début mais qu’elle n’a su voir jusque-là. Que ce soit, d’ailleurs, quant à son talent de peintre naissant, ou quant à sa mère. Sarah distille les conseils sans les assener comme des vérités. C’est peut-être en ceci que réside sa force.
Je ne peux bien entendu commenter que ce que j’ai vu. Ce que j’aime aussi chez Sarah, c’est qu’elle a vécu sa vie, comme elle l’entendait, sans tenir compte de ce qui l’entourait. On peut l’accuser d’égoïsme mais je ne pense pas qu’elle le soit, du moins dans une certaine mesure. Elle a juste décidé, un jour, de vivre sa vie comme elle l’entendait, et dans une société normalisée, où il faut trouver sa place et entrer dans le cadre, cela ne peut que déplaire. C’est d’ailleurs ce qui est sous-jacent chez Claire : elle aussi est différente, elle aussi veut penser différemment, mais pour le moment elle se cherche, elle ne sait pas encore ce qu’elle est ni ce dont elle est capable. Mais les potentialités sont là. Il faut juste qu’elle ait le courage d’aller au bout d’elle-même.
Et c’est ce qui est intéressant dans cette série : les personnages, leur face à face avec leur moi profond, et ce qu’ils découvrent sur eux-mêmes. Le fait, aussi, qu’ils ne parviennent pas toujours à se trouver et la solitude dans laquelle cette recherche les plonge. Comme si avant de s’être accepté, l’on ne pouvait qu’être seul. Comme si durant le tâtonnement pour faire remonter ce que l’on a au fond de soi, on ne pouvait qu’être seul, sorte d’initiation de soi-même. Les personnages, oui, sont malheureux, mais il leur faudrait peu de choses pour ne plus l’être. La recherche du bonheur est un chemin douloureux mais si le but est atteint, alors le parcours n’aura pas été inutile, puisqu’il les aura fait grandir.

A propos de Tentation

Après la fascination, la tentation. Eh bien, je ne l’ai pas du tout été, j’ai même dû résister à celle de refermer le livre. Autant le premier roman m’a amusée, me faisant, entre les longueurs, passer quelques bons moments, autant le second m’a profondément ennuyée.
L’héroïne, toujours aussi bécasse, décrit durant des pages et des pages ce que tous, un jour ou l’autre, nous avons expérimenté : la douleur d’une rupture. Sauf que Bella, elle, a l’air de se complaire dans sa mélancolie. Ses lignes et ses lignes décrivant son vide intérieur sont anesthésiantes. Au bout d’une page, on a compris, Bella souffre, Bella a perdu le goût de vivre, Bella erre dans les limbes. Pas la peine de nous en tartiner cent cinquante pages. Et lorsque Bella décide de réagir, ce n’est même pas pour elle, c’est juste pour entendre la voix « hallucinée » de son cher et tendre… En gros, Bella n’a pas d’autre existence que celui qu’elle a aimé. Et je trouve ce roman déplorable en ceci: quelle image nous renvoie une presque femme incapable de survivre à une rupture? Ce n’est pas un exemple que j’aimerais donner à ma fille. Toute rupture a ses séquelles, bien entendu. Toute rupture brise. Mais la vie est faite pour que nous nous redressions. Si un homme vous quitte, mérite-t-il vraiment votre amour? La réponse est non, car celui qui le mérite est celui qui reste à vos côtés malgré vents et tempêtes. Bien entendu, l’adolescence est passionnée, le seul fait qui tendrait à sauver le roman. Pour justifier le comportement de son héroïne, l’auteur fait souvent référence à Roméo et Juliette. Seulement, à l’âge de Bella, on attend un peu plus de répondant et de réaction qu’à celui de Juliette. A un âge tendre, la mort semble peut-être la seule issue possible. La sagesse est censée venir avec les années et remettre les choses en perspective. La vie vaut peut-être le coup d’être vécue et les ruptures, les trahisons, les mensonges, nous renforcent. Ce roman n’est pas une histoire d’amour à la Roméo et Juliette, bien que l’auteur ait sans doute tenté de la rédiger en ce sens. Au bout de deux cents pages de redites, je m’ennuie profondément et j’ai envie de donner deux bonnes claques à Bella. J’ai envie de la secouer et de lui dire: « il y a une vie, tu sais! ». Mais Bella ne réagit plus. Bella n’a plus envie de vivre. Pourtant elle vit. Elle subit l’existence comme je subis son récit.
Comme je suis persistante, je m’entête cependant quelque peu et poursuis ma lecture.
Bella se trouve un camarade plus que sympathique mais elle ne parvient pas à oublier Edward. Et là, second grand énervement : je sais bien qu’il est bon que le lecteur se sente plus intelligent que le héros du livre, c’est une ficelle bien connue des auteurs. Mais que Bella passe cent pages à deviner une chose plus qu’évidente pour tous, c’est trop. Qu’elle se questionne durant deux pages, voire dix, pourquoi pas, le lecteur prenant ainsi le pas sur elle et se sentant brillamment intelligent; mais durant près de cent pages, si ce n’est plus… ce n’est plus de l’inattention de la part de l’héroïne, c’est de la bêtise crasse. Et s’il y a une chose qui m’agace, c’est bien la bêtise crasse.
C’est aussi en ceci que ce roman m’a exaspérée : ce à quoi l’on peut s’attendre se réalise. Nulle surprise, nul éclat, tout se déroule comme on pouvait le penser avant même d’ouvrir le livre. Comme je le disais concernant Fascination, il en est de même dans Tentation, tout est cousu de fil blanc. Même ce qui aurait pu constituer une ou deux surprises passe inaperçu, tant l’ennui s’est installé. Et la fin, évidemment, est celle que l’on subodorait : Edward n’a pas vraiment abandonné Bella, non, et d’ailleurs il revient vers elle à la fin et lui propose une vie entière à ses côtés. Il cèdera même à certaines de ses exigences, du moins lui en fait-il la promesse. La boucle se boucle: nous sommes revenus à l’attendu. Au prévisible.
Pourquoi, me dira-t-on, me suis-je entêtée? J’ai envie de voir comment l’auteur va terminer sa saga. Comment l’auteur va agencer sa suite, même si je ne lis que ce que j’ai déjà supposé. J’ai aussi très envie de constater que j’avais raison.
Il ne faut pas que j’oublie, ceci dit, qu’il s’agit d’un roman pour adolescents. Soit. A choisir, je préfèrerais qu’un ado de ma connaissance lise Uglies plutôt que Fascination and co. Malgré le côté « récit pour adolescents », la trilogie de Scott Westerfeld est plus amusante et plus intelligente que cette réécriture manquée de Roméo et Juliette.

Et après, de Guillaume Musso

Comme son titre peut le suggérer aux yeux attentifs, ce roman traite de la mort, mais surtout de la manière dont nos sociétés l’ont rendue tabou. Racontant les péripéties et les déchirements d’un homme dans la force de l’âge, ce roman met en relief le changement que produit la pensée de la mort sur l’homme. Pourquoi, lorsque l’on pense que l’on va mourir, modifie-t-on ses comportements? Pourquoi, subitement, les petits détails de la vie prennent-ils de la valeur, pourquoi s’arrête-t-on pour apprécier la pluie sur son visage, le bruit du vent dans les feuilles, ou encore le rayon de soleil sur sa peau? Pourquoi les choses prennent-elles de la profondeur? Pas seulement la vie quotidienne, non, mais nos rapports aux autres. Comme si la conscience du terme prochain donnait la force d’avouer, enfin, ses véritables sentiments et de les affronter.
Ce roman parle, outre de l’amour, de la précipitation de nos vies et de cette ombre que nous avons reléguée au loin. La question posée est la suivante : ne serait-ce pas plus simple de vivre chaque jour comme si c’était le dernier? Ne serait-ce pas plus simple de discuter de la fin plutôt que de la parquer derrière de hauts murs, dans les hôpitaux, les soins de fin de vie, les mouroirs? Ne peut-on affronter l’image de ce qui nous arrivera à tous? Pourquoi ne pas se la réapproprier?
Il est vrai que ce sujet n’est pas facile mais la fuite en avant n’est pas meilleure.
Nathan Del Amico, le personnage principal, change son comportement lorsqu’il croit qu’il va mourir. Il devient meilleur, tel qu’il aurait pu être s’il avait laissé parler son cœur. Il prend conscience de la préciosité de la vie, des instants passés avec les êtres aimés, de ce que l’on perd lorsque l’on n’accorde de temps à personne. Il s’aperçoit que pouvoir regarder son enfant grandir est une chance, presque un cadeau du ciel. Et que tout ce qui vous oppose à ceux que vous aimez n’est, en définitive, pas grand-chose, dès le moment où vous décidez que l’amour vaut plus que tout.
Cette prise de conscience n’est ni aisée ni immédiate. Il lui faut un peu de temps pour se faire à ces idées. Et pour se dire que, finalement, si la mort était abordée un peu plus souvent et plus naturellement, elle ne serait peut-être plus aussi crainte. En définitive, cette question nous renvoie à nos propres peurs et à notre force personnelle pour leur faire face.

Femmes dans les arts d’Afrique au Musée Dapper

Jusqu’au 12 juillet 2009, le musée Dapper présente une exposition sur le sujet « femmes ». Quel est le regard porté sur les femmes dans les différentes sociétés africaines? Comment nous est rendu ce regard par les œuvres, que nous apprend-il sur ces mêmes sociétés et sur la place de la femme dans ces sociétés?
L’exposition tente de répondre à ces différentes questions au travers des objets présentés. Les pièces nous renseignent en outre sur ceux qui les ont réalisées, autant sur la pensée (face à la représentation idéalisée du corps) que sur les réalités quotidiennes (comme ces cuillères soigneusement sculptées attribuées aux meilleures cuisinières, pour que toutes les jeunes filles les prennent en exemple). En visitant l’exposition, l’on s’aperçoit qu’en fonction du groupe ethnique, la femme n’a pas les mêmes accès ni les mêmes possibilités. Mais son rôle est cependant partout le même : mère, elle est celle qui donne naissance à de nombreux enfants, participant ainsi à l’expansion de la communauté.
Les œuvres retracent les différentes étapes de la vie, de l’enfance où la petite fille est préparée à son futur rôle de mère, à la ménopause où la femme atteint la maturité et peut être à la fois bénéfique, car source de conseils, et maléfique, puisque ne pouvant plus enfanter la communauté craint qu’elle n’use de ses connaissances pour enrayer la fertilité des autres femmes.
Les œuvres, pour la plupart, sont sur de hauts présentoirs, protégées par des vitrines de verre. Il est possible d’en faire le tour et d’admirer les objets sous toutes les coutures. De petits miroirs sont même disposés à l’intérieur de certaines vitrines lorsqu’il est impossible de les contourner. Le visiteur peut ainsi contempler le derrière des pièces, qui peut être aussi intéressant que le devant. En effet, de nombreuses statues africaines comportent autant de détails, tel un enfant ou des scarifications, sur l’arrière que sur la face. Pour les oeuvres un peu plus grandes ou plus larges, masques ou poteaux tronqués, un espace en léger arc de cercle a été aménagé le long des murs. Le recul nécessaire est fourni par un léger soubassement qui empêche le visiteur de s’approcher trop près.
Les lumières sont tamisées et mettent parfaitement en valeur les pièces. Il est très agréable de se promener dans cet espace feutré et de flâner entre les présentoirs.
Les panneaux explicatifs sont soigneusement rédigés, ni trop nombreux ni trop peu nombreux. Ils vont à l’essentiel tout en restant simples. Le fil directeur de l’exposition est toujours très bien suivi.
Comme d’habitude, l’accueil est discret mais chaleureux, ce qui ne fait que rendre la visite plus agréable.
Les catalogues d’expositions sont très complets, explicites, bien réalisés, et ce pour des prix moindres. De par la qualité des titres, la librairie, en sous-sol, vaut le détour.
Le musée Dapper est donc un excellent musée sur l’art africain qui mérite d’être visité. Il est rare que des expositions soient aussi bien faites.

Les Noces Rebelles, société et pression

Jusqu’où la pression de la société peut-elle nous entraîner?
Telle est la question, entre autres, que posent les Noces Rebelles. Le titre anglais, Revolutionary Road, parle plus que sa traduction. La route de la révolution… n’est-ce pas cette même révolution qui oppose l’être à la société? Les désirs personnels à la pression du tout?
Les Noces Rebelles prennent place dans les années 1950. Tout est conventionnel et les hommes se plient à cette convention : il faut se lever tous les matins pour un boulot que l’on trouve idiot et sans perspective, il faut avoir une maison propre et accueillir les voisins lorsque ceux-ci décident de vous rendre visite, il faut coller, en un mot, à l’étiquette du quartier. Mais que fait-on lorsque le bonheur ne dépend plus des biens matériels? Que fait-on lorsque nos aspirations nous portent ailleurs, nous mènent à voir autrement, et donc à désirer autre chose?
C’est-ce qui arrive à April Wheeler, l’héroïne du film. Franck, son époux, n’est pas beaucoup plus heureux qu’elle. Il se plie à ce que la société attend de lui. Il étouffe sous le quotidien tandis que ses rêves s’étiolent. C’est April qui les ravive, qui fait renaître en lui l’idée d’une autre vie – pas spécialement plus facile, non, mais moins vide de sens. Une vie où quelques sacrifices mènent à la satisfaction totale – au bonheur.
D’ailleurs, lorsqu’ils rencontrent le fils soi-disant « dérangé » de l’une de leurs voisines, c’est lui qui semble le plus à même de les comprendre. Leur entourage, leurs voisins, leur pseudo amis, ne comprennent pas que l’on puisse rêver d’autre chose. Ils ne comprennent pas, en définitive, que l’on puisse rêver et penser autrement que cette manière formatée de penser que leur impose la société. Sont-ils plus heureux, ces voisins? Non, ils ne le sont pas. Mais peut-être ne savent-ils pas qu’une autre vie existe. Leur réaction est sans appel : lorsque Franck et April leur annoncent leur départ pour Paris, autrement dit pour un renouveau, ils ont peine à sourire. Ils demeurent sur leur réserve, considérant ce départ comme une folie. Projet ô combien immature à leurs yeux! O combien irréaliste! Comme si devenir adulte signifiait renoncer à son droit de vivre comme on le souhaite.
La société s’impose à eux : il faut être heureux au milieu de son petit pavillon de banlieue. Le quotidien s’impose lui aussi. A-t-on encore le droit d’avoir le choix?
Car c’est à cela que le film se résume: a-t-on le droit de choisir? Et la réponse est oui, mais encore faut-il en avoir le courage et la force. Encore faut-il avoir la force de faire face au monde. Et, lorsque l’on est marié, il faut avoir l’appui de son conjoint.
Lorsqu’une opportunité alléchante se présente à Franck, il renonce. Le matériel a repris le pas sur les désirs. Si Franck peut se contenter de ce qu’il a, ce n’est pas le cas d’April : elle est prisonnière d’une vie à laquelle elle n’a jamais aspiré. Elle voudrait s’évader mais son dernier espoir de le faire s’envole avec le nouveau poste de Franck et ce troisième enfant qui se développe en son sein. La réalité la broie. Elle ne peut concevoir de vivre cette même vie sempiternellement. Elle décide de prendre la seule porte de sortie qui lui reste encore. La banalité du quotidien a raison de leur couple.
En d’autres temps, si sa force avait été autre, peut-être aurait-elle pu choisir une autre voie. Mais les choix ne sont pas forcément ceux que l’on croit et pour les faire, il faut parfois plus de force qu’un être n’en possède. C’est-ce que suggère John, le « fou » : peut-être en définitive n’a-t-on que ce que l’on mérite, si l’on n’a pas la force de se rebeller. De se « révolutionner », en somme.
Les Noces Rebelles soulignent un autre fait d’importance : on ne vit pas sa vie seul. On la vit avec le regard des voisins, des relations, des connaissances. La pression de l’entourage prend alors tout son sens. C’est ainsi que l’on finit par vivre une autre vie que la sienne. Les voisins, loin de se réjouir du départ des époux Wheeler, le critique, soulignant son improbabilité et sa folie. Les gens ne sont jamais satisfaits de vos réussites ni de vos bonheurs. Plutôt que de soutenir et d’encourager les Wheeler, ils se montrent sceptiques, peu enclins à les supporter. Comme si le bonheur des autres était trop difficile à accepter, à voir, à encaisser. Car, après tout, cette possible fuite ne leur renvoie-t-elle pas à la figure ce qu’est leur propre existence? Et la blessure ne sera-t-elle pas irréparable si les Wheeler réalisent vraiment leur projet?
C’est là que le « fou » intervient encore: c’est le seul à comprendre leur démarche et à leur dire qu’ils ont raison de tenter leur rêve, comme s’il était le seul à accepter que le bonheur soit possible pour les autres à défaut de l’être pour lui. Faut-il être différent pour envisager d’autres angles de vue? Faut-il être différent pour connaître la valeur de l’existence? Peut-être faut-il en effet être mis au ban de la société pour se moquer enfin de ce que pensent les autres.
La société a raison de ses membres : elle parvient toujours à les remettre dans le cadre qui fait d’elle ce qu’elle est. April en est la victime.

Patricia McKillip ou la conteuse des temps modernes

Patricia McKillip est l’un des meilleurs écrivains actuels que je connaisse. Peu de ses titres ont été traduits en français et ceux qui le sont sont parfois difficiles à trouver, comme La Sorcière et le cygne qui s’est révélé dernièrement épuisé. Pour ceux qui aiment cet auteur, il leur faut faire l’effort d’en passer par sa langue natale, l’anglais. Ceci dit, avec un dictionnaire à portée de main et ces quelques efforts, la lecture se révèle aussi, si ce n’est plus, belle. McKillip sait allier la simplicité à la poésie. Ses romans sont des contes de fées modernes, qui nous emportent dans d’autres mondes. Son écriture est à la fois simple et littéraire, légère et profonde. Ses personnages assènent des vérités fondamentales en ayant l‘air de les effleurer. Ses descriptions sont magnifiques sans jamais être ennuyeuses. En outre, un peu à l’image des vampires, j’ai toujours eu du mal avec les dragons… ils m’ont toujours semblé dépeints sur les mêmes modèles. Chez McKillip, le dragon prend une autre dimension. Il devient véritablement fantastique et la manière dont l’auteur le décrit… un pur poème.
Lorsque j’ouvre un livre de McKillip, j’ai l’impression de m’envoler. Je pénètre d’autres mondes, pas forcément plus sympathiques, mais assez différents pour m’intriguer. Les mots m’emportent et je disparais dans une autre dimension, de laquelle je ne ressors qu’une fois le roman achevé.
Parmi mes préférés, il y a La sorcière et le cygne et La sorcière et l’oiseau de feu. Ces deux romans, qui prennent place dans la Tenure du Cygne, ont été réunis en 2007 dans un même ouvrage, Cygnet, malheureusement seulement disponible en anglais.
Les fantômes d’Ombria, chez Points Fantasy, est d’accès plus facile, il est en bonne place sur les étagères des libraires. Ce roman a valu à son auteur le World Fantasy Award de 2003 et le Prix Imaginales étranger de 2006. La magicienne de la forêt d’Eld (The Forgotten Bests of Eld) lui valut aussi le World Fantasy Award de 1975 et son roman Harpist in the Wind, non traduit, le Locus Award en 1980.
Parmi ses nombreux écrits, les cinq à avoir été traduits en français sont les suivants :

¨La magicienne de la forêt d’Eld
¨Le livre d’Atrix Wolfe
¨La sorcière et le cygne
¨La sorcière et l’oiseau de feu
¨Fils de l’océan

Un excellent recueil de nouvelles, Harrowing the dragon, est sorti en 2005. L’auteur nous montre une fois de plus son talent en jouant avec les mots et les images. Un merveilleux recueil, qui m’a procuré bien du plaisir. Je le conseille à tous les anglophiles.
Pour ceux qui aimeraient en savoir plus, Wikipédia possède un très bon article sur elle, avec la liste de ses oeuvres: http://fr.wikipedia.org/wiki/Patricia_A._McKillip.
Ses livres sont disponibles chez Amazon, le site français pour les traductions et le site américain pour les volumes en langue originale.
Pour finir, voici un petit extrait de La sorcière et le cygne, qui, je l’espère, vous donnera envie de la découvrir plus avant:

 » Le pouvoir est le pouvoir, il n’est ni maléfique ni bénéfique. Il est simplement là pour être utilisé, d’une façon ou d’une autre. On peut le comparer au feu. Si tu l’alimentes avec de l’argent, il est lumineux et gai comme un jour d’été. Si tu y jettes des galles, il s’obscurcit et pue autant qu’un corps en décomposition. Et il annonce alors la maladie, la tempête, le malheur. Ce qui importe, c’est ce qui y brûle. »

Au comptoir de la tomate

Récemment, l’une de mes amies, désirant dignement fêter son anniversaire, est tombée sur Le Comptoir de Madame Tomate. S’agissant d’un lieu que nous n’avions jamais essayé, elle a décidé de tenter l’aventure et a réservé. Il faut aussi dire qu’après quelques déboires de réservation en d’autres lieux, elle a saisi l’occasion au vol.
Etant l’une des premières arrivées, je suis également l’une des premières entrées. Notre table se trouve à l’étage, à ce qu’ils aiment appeler « la mezzanine ». Je prête à peine attention au décor, il ne me semble pas y en avoir de particulier, hormis les petites tomates souriantes ou bougonnes qui parsèment les « ardoises à menus ». Amusantes, les petites tomates. Hélas, en ce lieu, ce sont sans doute les seules à m’avoir amusée. Heureusement que l’ambiance dépend plus des amis que de l’endroit.
En effet, alors que certaines de nos camarades sont arrivées avant la fin de l’happy hour, elles n’ont pu en bénéficier: malgré plusieurs appels, le serveur ne s’est pas présenté, se contentant de murmurer « j’arrive » à trois reprises. Il est reparu une fois le groupe au complet, l’happy hour bel et bien terminée.
De mon coté, ayant obtenu mon cocktail, je m’estime heureuse, jusqu’à ce que j’y trempe les lèvres : il se révèle très léger en alcool. Bon goût, mais si j’avais voulu un jus de fruits, j’en aurais commandé un. Les cocktails, même durant l’happy hour (qui vous fait le verre à 6,50€ au lieu de 9€, pas vraiment ce que j’appelle une happy hour, moi), ne valent pas le déplacement. Trop légers, certains mélanges sont originaux mais la plupart sont communs. Les plats, quant à eux, sont bons et copieux. La nourriture se laisse apprécier, je dirais même déguster.
Si ce n’était le service, je conseillerais cet endroit à ceux qui ne savent où aller pour apprécier un plat. Malheureusement, un serveur qui se fait désirer, qui fait des remarques peu agréables à ses clients et qui, le repas achevé, les laisse en plan sans même leur proposer un café… n’est pas vraiment un encouragement à remettre les pieds au comptoir.
Je finirai donc en suggérant de tester Le Comptoir de Madame Tomate pour ses plats. Ne pas mourir idiote est toujours un bon credo. Mais je ne ferai pas de cette adresse l’un de mes lieux favoris. Il y en a d’autres qui méritent plus cette appellation – et ma clientèle.

Fascination et moi

Ces derniers temps, je n’ai pas arrêté d’entendre parler de « Fascination », de « Twilight » et de la merveilleuse histoire de ces vampires. Personnellement, j’ai du mal avec les vampires. Je les trouve par trop conventionnels. Un vampire conventionnel? Eh oui! Il faut toujours qu’il y ait un gentil vampire, qui a fait beaucoup de mal à un point de son passé mais qui est parvenu à prendre conscience de sa vraie nature et à lutter contre ses instincts. Soit, c’est un merveilleux message pour l’humanité en général, luttons contre nos mauvais penchants. Mais n’a-t-on pas déjà vu ceci dans de trop nombreux romans? Ne serait-ce que dans ceux d’Anne Rice (de rares histoires de vampires que j‘ai réussi à apprécier)?
Etant cependant de nature curieuse, j’ai finalement cédé à la tentation (oui, il est parfois trop difficile de se résister). J’ai donc lu Fascination, le premier tome.
Avant toute chose, il faut savoir que c’est un roman pour adolescents. L’écriture, le style s’en ressentent. Ce n’est évidemment pas de la grande littérature. Mais ça se laisse lire. Lorsque l’on parvient à fermer les yeux sur les poncifs,  il est même possible de prendre un certain plaisir à la rencontre.
Comme je n’attendais rien de ce roman, je n’ai été ni sublimée ni déçue, juste légèrement irritée par le début un peu trop convenu. Pourquoi une fille insignifiante a subitement autant de succès, si ce n’est parce qu’elle représente l’ailleurs, donc l’étrange, donc devient attirante? Son seul succès réside sur cela : elle est étrangère au groupe donc considérée comme un objet de curiosité. Et, cousu de fil blanc, elle se fait aussitôt des amis, alors que nous savons tous combien cela est difficile. Aurait-elle débarqué dans une grande ville qu’elle serait tout à fait passée inaperçue.
Ensuite, je dois dire qu’elle est aussi très conventionnelle : c’est une parfaite petite femme au foyer alors qu’elle n’a que dix-sept ans, ce qui m’agace un peu. Comme si l’on trouvait à tous les coins de rue des adolescentes de cet âge qui font la cuisine et le ménage puis passent à leurs devoirs. Second fait également ô combien agaçant, elle représente tout ce que l’on peut détester: elle est tellement maladroite qu’elle devient un danger public, sans jamais ressentir une quelconque envie de faire attention à ce qu’elle fait. Ce n’est pas détestable d’être maladroite, au contraire; mais c’est la manière dont l’auteur traite ce fait qui est énervante. Pourquoi faire de son lymphatisme une qualité? Pourquoi essayer de rendre ce fait attractif? L’héroïne ne semble plus gênée par ce défaut, elle semble même le trouver agréable, en ce sens qu’elle l’accepte et qu’elle ne fait aucun effort pour le corriger. Et c’est justement pour cela qu’elle a autant de succès avec les garçons: ils la perçoivent comme une petite chose fragile qu’il faut protéger. C’est d’ailleurs le rôle que s’attribue notre cher Edward. L’aurait-elle autant attiré si elle avait été plus dégourdie? Je trouve juste cela regrettable de montrer en exemple aux demoiselles une fille qui n’est pas capable de se débrouiller par elle-même.
C’est justement le point que je critique dans ce livre, le fait que cette fille soit exactement ce que l’on peut en attendre, dans le sens où sa maladresse répond au désir profond de l’homme d’être le défenseur, le protecteur. En gros, un discours que nous n’avons que trop entendu: sois femme et tais-toi. Je sais que j’exagère un peu en disant cela. Mais je trouve qu’elle se laisse trop mener par les événements, par les autres, par tout ce qui l’entoure. Elle a de la personnalité, mais… quand je la vois, j’ai envie de dire: « de la personnalité, que diable! ».
Une fois la longueur du début dépassée, on prend plaisir à la rencontre de nos deux amis, à cette fascination qu’ils exercent l’un sur l’autre, et au niveau des sentiments, de l’attirance, je dois reconnaître que c’est plutôt bien rendu et assez entraînant.
Ensuite… on retombe dans le déjà-vu. Deux bandes de vampires, de méchants vampires/de gentils vampires, et la pauvre petite à protéger, à arracher des mains des mauvais. Avec cet espèce d’happy end prévisible dès le départ. Après tout, à quoi pensais-je? C’est normal qu’un tel livre suive les poncifs de ce genre. Je ne dis pas que c’est mal, non, je dis juste que c’est un peu dommage en ce sens qu’il n’y a pas d’originalité, que cela a déjà été fait avant, que les héros eux-mêmes ne sont pas différents de ce que l’on a déjà pu voir/lire/entendre. Je comprends tout a fait que ce tome ait pu attirer, fasciner, mais cela ne mérite pas, à mon humble avis, tout le battage médiatique qu’il y a eu autour. Disons que si l’on a un petit moment à ne rien faire, on peut le parcourir pour se détendre.
Il faut maintenant que je lise les autres tomes.

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