Histoire d’écriture et de chat

Le chat qui venait du ciel, de Takashi Hiraide, s’apparente à un poème romancé. L’écriture est à la fois sérieuse et légère, de cette légèreté des poèmes, pleine de sens et de mélancolie. Elle nous fait sentir le temps qui passe et l’imprévu. Elle veut nous dire, quelque part, qu’il faut profiter des êtres et des choses, car ils nous sont trop tôt, et trop brusquement, retirés.
Le narrateur est un écrivain. Il vit avec sa femme dans une petite maison appartenant à une propriété divisée en plusieurs carrés d’habitation. Il y a la principale, celle de la vieille femme, propriétaire des lieux ; la leur, donnant sur une impasse et sur une partie du grand jardin, où l’orme domine ; celle des voisins, un peu plus loin, qui possèdent un petit chat. Le jardin est partagé entre ces différents résidents. Le narrateur s’y rend souvent car il s’occupe de l’arrosage et des plantations. Il aime particulièrement cet endroit, le vieil orme, le jeu de l’eau et la valse des libellules.
Un beau jour, le chat des voisins vient frapper à leur porte. C’est le début de l’histoire qui liera sa femme, et ensuite le narrateur, au chat. Le chaton s’entend parfaitement bien avec sa femme et cette dernière comprend tout ce qu’il veut sans qu’il ait besoin de bouger la patte. Pour le narrateur, les choses sont un peu plus compliquées. Il semble conserver un certain retrait, un certain détachement, quant au chaton. Il ne le comprend pas ni ne parvient à créer le même lien que celui qui unie sa femme au petit animal.
Petit à petit le chaton rentre dans leur vie et en devient une part importante. C’est comme s’il était toujours présent et quand il ne l’est pas, les humains l’attendent avec incertitude et impatience. Les sentiments, bien que jamais nommés, sont réels et imprègnent tout le roman. Avec pudeur et profondeur.
Un joli récit, un peu triste et mélancolique mais dont la beauté transcende la tristesse. Il serait dommage de le rater.

Les 6èmes rencontres de l’imaginaire ont été une réussite

Le 12 décembre dernier, aux espaces Sel et L’escale de Sèvres, se sont tenues les 6ème rencontres de l’imaginaire. Une cinquantaine d’écrivains et d’illustrateurs de fantasy et de science-fiction étaient réunis, accueillant les visiteurs, dédicaçant leurs livres et échangeant un mot avec leurs fans… Cette année, l’écrivain à l’honneur était Gérard Klein, auteur entre autres de Le gambit des étoiles, Le temps n’a pas d’odeur et Les Seigneurs de la Guerre. Dans l’après-midi, il a présenté une conférence sur les 40 ans de la collection « Ailleurs et Demain ».
O’merveilles, librairie de l’imaginaire, présentait une grande collection de tomes, dont certains ne sont plus réédités, comme La maîtresse des délires de Tanith Lee ou La sorcière et le cygne de Patricia McKillip. Le seul regret étant que le prix de certains de ces livres était gonflé…
Quatre conférences ont eu lieu à l’Escale, traitant de l’uchronie, des 40 ans de la série populaire Blade, de la collection Ailleurs et Demain et enfin de la Maison d’Ailleurs et de la mise en valeur du patrimoine de la SF mondiale.
Il aurait été agréable que la salle de l’espace Sel soit un peu plus décorée aux couleurs de l’imaginaire mais la journée s’est avérée très agréable. Et surtout, elle a permis à quelques passionnés de rencontrer leur auteur fétiche, ce qui n’est pas toujours réalisable.

Teotihuacán, quand la cité des dieux s’installe au Quai Branly

L’exposition Teotihuacán du Quai Branly est une réussite. Le Quai est enfin parvenu à créer une exposition à la fois originale et de qualité. Originale, car dans la salle principale s’étale en modèle réduit la reproduction du site ; le visiteur peut se promener autour, admirant les petites masses pyramidales tout en découvrant leur signification. Ludique, avec les nombreuses vidéos et les « jeux » interactifs qui sont proposés (les jeux sont surtout pour les enfants mais les adultes peuvent s’y coller). Intéressante, car les explications sont soignées, soigneuses, et certaines que l’on aurait pu laisser de côté n’ont pas été omises (tel le procédé de réalisation des peintures murales ou encore l’explication du talud-tablero). Il y a d’ailleurs parfois trop de texte et les numéros ne sont pas toujours mis du bon côté, mais dans l’ensemble cette exposition est sans conteste l’une des plus réussies du Quai.
Tout autour de la reproduction du site, le long des murs ou surélevés sur des blocs de même matière que nos pyramides, sont présentés les objets. La grande majorité vient du Musée National d’Anthropologie de Mexico. De véritables chefs-d’œuvre sont exposés, comme le masque en mosaïque, célébré dans nombre d’ouvrages, ou encore la poterie thin orange et les fameux encensoirs, illustrés par de nombreuses céramiques, et le pato loco (canard fou, récipient en forme de canard décoré de coquillages et de jade). Le visiteur ne peut que s’émouvoir de les avoir enfin sous ses yeux.
L’exposition est divisée en six thèmes, le modèle réduit créant comme un trait d’union entre eux. La première partie présente l’architecture et l’urbanisme, avec des morceaux de pierre, des têtes de Quetzalcoatl issues de la pyramide du même nom, et le modèle de la cité ; la deuxième tente de définir le système social et les relations entre les « différents statuts », militaire, politique et économique. Ensuite nous passons à la religion, de très belles statues de pierre présentant les dieux, comme Huehueteotl, le vieux dieu du feu. Des explications sont proposées, même si de nombreux blancs demeurent quant aux mythes et à certaines divinités. Les pièces sont vraiment magnifiques et soigneusement mises en avant.
Puis c’est la vie quotidienne, que ce soit dans les palais ou les habitations communes, qui est évoquée. De nombreux ustensiles s’échelonnent dans les vitrines, donnant à imaginer la vie des artisans, des marchands, des agriculteurs…
Les trois derniers thèmes sont plus relatifs à l’influence de Teotihuacán sur le reste du monde mésoaméricain : splendeur de l’artisanat, qui est un moyen comme un autre d’étendre son influence et d’exporter ses croyances ; les relations de Teotihuacán avec le monde mésoaméricain et enfin la chute de Teotihuacán, qui, comme celle des Maya, est toujours sujette à controverses.
Teotihuacán, cité des dieux, se tient au Quai Branly jusqu’au 24 janvier 2010. Elle vaut vraiment le coup d’œil, ne serait-ce que pour être accueilli par le mythe du Cinquième Soleil qui ouvre l’exposition…

Site d’Arces

Pour ceux qui habiteraient la région, ce forum vise à mettre en relation les gens du village et des villages alentour. Dans la partie « vie du village », une présentation de la commune et de ses hameaux, avec un petit historique très bien réalisé. Du côté pratique, une partie « info » et une autre concernant les « événements » sont également disponibles, permettant à l’habitant ou au touriste de savoir où aller et quand.

Les couleurs d’automne sont sympathiques, comme l’est l’accueil. Ce forum étant assez récent, il n’y a pas encore de participation, mais les informations sont bien présentes. C’est d’ailleurs le seul forum existant concernant la commune. Une tribune permet en outre aux inscrits de s’exprimer, d’échanger points de vue et idées ainsi que passions. Voire de se faire de nouveaux amis…

http://arces-dilo.forumactif.com/