La dictature de la 3D

Lorsque la 3D a fait son apparition, ç’a été un véritable phénomène. Il était plutôt amusant de se dire que cette nouveauté technique était accessible à tous. Il était plutôt amusant de se dire que, si on en avait envie, on pouvait s’offrir une soirée en profondeur sur grand écran.

Oui, mais voilà : après la possibilité arrive l’imposition.

Aujourd’hui, lorsque l’on cherche un film disponible à la fois en 2 et en 3D, c’est un véritable parcours du combattant. Il faudrait renoncer soit à son porte-monnaie soit à son désir de VO ; car il s’avère de plus en plus difficile de trouver une séance en VO en 2D avec une large sélection d’horaires. Le choix s’est réduit comme une peau de chagrin.

On est en droit de se demander si on ne sera pas bientôt obligé de voir tous les films en 3D. En effet, si de moins en moins de séances « normales » sont disponibles, comment peut-on encore parler de choix ? On a déjà bien du mal à combiner, comme dit plus haut, la VO à la 2D… Pourquoi, sous prétexte de grande avancée technique, devrait-on AVOIR ENVIE de voir les films en 3D ? Pourquoi ne pourrait-on pas les voir à 15 ou 18 heures, en deux dimensions et en VO ? Et si le spectateur préfère le truchement de ses propres organes pour assister à un film, où est le mal ? Sera-t-on bientôt considéré comme un intellectuel réfractaire si l’on refuse la 3D ?