Let’s begin a new world / Mettons en marche un nouveau monde

engflag Enslavement of workers is made, as so well suggested by Huxley, by consumption and amusement. As the world is losing its essence, ideals slowly disappearing, meaning of things is replaced by something else… an endless row of pleasures, satisfaction becoming the only aim. Push the masses but give them some unreachable pseudo dream… not the dream of an ideal, of a desire of achievement and enhancement, no, just daze them with more and more stupid and soothing shows, give them to see how low and unworthy can become their kind, making them feel better than these human beings… take back some of their comfort, but leave them some, and put under their eyes what we call today “success”. Trim their possibilities while letting them have some consumption and amusement and you could take them where you want. As long as people can buy themselves the last fashioned cellular phone, which will be out in few months, you could lead them the way you want. Desire creates need. Need creates longing. Longing creates consumption. Always having more, having what the others have… We have made our world an atrophied one, full of avidity without prospect.

Is another way possible ? Cannot we reduce these needs created by publicists and companies? Cannot we consummate differently, by example in fixing what we own more than throwing it away when we’re tired of it?

Cannot we focus on something else, an intellectual satisfaction, a mental achievement? Getting back the taste of simple things, seeing again the beauty around us, reconnecting with the world… seeing again the beauty of the world, yes, as the beauty of a winter morning sky, rays of light reflecting on leaves, and even on cities, some drops of beauty can be found… the light playing on the asphalt road, the snowflakes on the roofs, the shape of a tree on dusk… Time is flying, yes, but if we domesticate it again, perhaps we’ll have an ounce of happiness and satisfaction.

We should stop to focus on useless desires as soon as our basics and crucial needs are satisfied. Not erase all desires, no, but just put them on prospect. Give them back the place they deserve and not the place we assign them. Possession is not happiness and never was.

We are not speaking about removing comfort, on the contrary. We are just speaking about finding a comfort everyone can reach, so that everybody can have an inch of satisfaction. We are speaking about to control our archaic drives which make possession the answer to all problems.

We have to open our mind, see higher, further, beyond material. To find a balance between things and people, and put people at the center of our preoccupation, giving them back the place they deserve. A branded bag will never replace a friendly human being.

Let’s stop the material pursuance of a happiness that is not ours already and never will be. Let’s create something else. Let’s create a new world and a new way of being.

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frenchflag L’asservissement de la masse sociale et salariale passe, comme le suggérait si bien Huxley, par la consommation et le divertissement. Le monde perdant de sa substance, les idéaux disparaissant lentement, il faut remplacer le sens par autre chose… une suite sans fin de plaisirs, l’unique but étant la satisfaction. Pressez la masse mais donnez-lui du pseudo rêve accessible… non pas celui d’un idéal, d’un désir d’accomplissement et d’amélioration, non, abrutissez-la avec des jeux de plus en plus idiots et lénifiants, donnez-lui à voir la bassesse que peuvent atteindre ses semblables, qu’elle se sente à part et meilleure que ce qui l’entoure… reprenez-lui de son confort, mais laissez-lui en, et mettez-lui sous les yeux des images de ce qui est devenue la « réussite ». En rognant ses possibilités tout en lui conservant un peu de consommation et de divertissement, vous l’emmènerez où vous voudrez. Tant que les gens pourront s’offrir le dernier téléphone portable à la mode, qui sera démodé dans deux mois, vous pourrez les mener là où bon vous semble. Le désir crée le besoin. Le besoin crée l’envie. L’envie crée la consommation. Toujours avoir plus, avoir ce que l’autre a… Nous avons fait de notre monde un monde atrophié, rempli d’avidité sans perspectives.

Une autre manière d’être est-elle possible ? Ne pouvons-nous réduire ces besoins que les publicistes et les entreprises fabriquent de toutes pièces ? Ne pouvons-nous consommer autrement, en réparant ce que nous possédons plutôt qu’en le jetant une fois lassé ? Ne pouvons-nous nous centrer sur autre chose, une satisfaction spirituelle, un accomplissement mental ? Retrouver le goût des choses simples, savoir voir la beauté qui nous entoure, se reconnecter avec le monde… retrouver la beauté simple des choses, oui, comme la beauté du ciel un matin d’hiver, les rayons lumineux qui se reflètent sur les feuilles, et même dans les villes, quelques gouttes de beauté peuvent encore se recueillir… la lumière jouant sur l’asphalte, les flocons éphémères sur les toits, la silhouette d’un arbre dans le crépuscule… Le temps file, oui, mais en le réapprivoisant, peut-être une once de bonheur et de satisfaction nous sera-t-elle donnée.

Il faudrait arrêter de se concentrer sur des désirs inutiles dès le moment où nos besoins fondamentaux sont satisfaits. Non pas supprimer tous les désirs, non, mais les remettre en perspective. Leur redonner la place qu’ils méritent et non celle qu’on leur attribue aujourd’hui. La possession n’est pas le bonheur et ne l’a jamais été.

Aucune idée de suppression de confort, au contraire. Mais celle de trouver un confort qui soit accessible à tous, afin que tous ait une base de satisfaction.

Contrôler ces pulsions archaïques et reptiliennes, qui font de la possession le remède à tous les maux.

Il faut élargir notre portée spirituelle, voir plus haut, plus loin, au-delà de la matière.

Trouver un équilibre entre les choses et les gens, et remettre ces derniers au centre des préoccupations, leur redonner la place qu’ils méritent. Un sac de marque ne remplacera jamais une compagnie humaine amicale.

Arrêtons la poursuite matérielle d’un bonheur qui ne sera jamais nôtre et qui ne l’est déjà pas. Créons autre chose. Créons un nouveau monde et une nouvelle manière d’être.

Six Feet Under et la recherche du bonheur

Lorsque je regarde la saison deux de Six Feet Under, je me demande pourquoi il est si difficile d’être heureux. Qu’est-ce qui empêche les gens qui s’aiment de communiquer? Que ce soit Nate, qui n’arrive pas à dire à Brenda qu’il est malade, ou Brenda, qui ne parvient pas à partager son mal être avec Nate, alors qu’ils sont sur le point de se marier… ou encore Claire et sa mère, Ruth, qui ne parviennent pas non plus à communiquer, ne serait-ce que pour échanger sur ce qu’elles ont fait de leur week-end…
La saison deux est un peu différente de la première, moins drôle, moins délirante, mais elle gagne justement en profondeur. Le caractère des personnages est établi et l’on entre dans leur intimité, dans leurs relations des uns aux autres. Et ce qui est premièrement, primitivement visible, c’est qu’ils ont beau s’aimer, ils ne parviennent pas à avoir une relation « intime », dans le sens spirituel, avec ceux qu’ils aiment le plus. Et c’est étrange… Pourquoi les mots nous échappent-ils lorsque nous sommes face à ceux que nous aimons? Est-ce la peur qui nous étouffe? Celle de devoir affronter la réalité à travers les yeux de l’autre? Celle d’être rejeté pour avoir montré ce qu’il y avait vraiment au fond de nous? Ou avons-nous peur que l’autre soit incapable d’accepter, de supporter, cette vérité?
Sarah, la sœur de Ruth, qui vient juste d’apparaître, est un personnage très intéressant. Elle est une sorte de regard extérieur qui reparaît brusquement. Un regard mal accepté mais non dénué d’une certaine sagesse. C’est elle qui dit à Claire ce que cette dernière a sous les yeux depuis le début mais qu’elle n’a su voir jusque-là. Que ce soit, d’ailleurs, quant à son talent de peintre naissant, ou quant à sa mère. Sarah distille les conseils sans les assener comme des vérités. C’est peut-être en ceci que réside sa force.
Je ne peux bien entendu commenter que ce que j’ai vu. Ce que j’aime aussi chez Sarah, c’est qu’elle a vécu sa vie, comme elle l’entendait, sans tenir compte de ce qui l’entourait. On peut l’accuser d’égoïsme mais je ne pense pas qu’elle le soit, du moins dans une certaine mesure. Elle a juste décidé, un jour, de vivre sa vie comme elle l’entendait, et dans une société normalisée, où il faut trouver sa place et entrer dans le cadre, cela ne peut que déplaire. C’est d’ailleurs ce qui est sous-jacent chez Claire : elle aussi est différente, elle aussi veut penser différemment, mais pour le moment elle se cherche, elle ne sait pas encore ce qu’elle est ni ce dont elle est capable. Mais les potentialités sont là. Il faut juste qu’elle ait le courage d’aller au bout d’elle-même.
Et c’est ce qui est intéressant dans cette série : les personnages, leur face à face avec leur moi profond, et ce qu’ils découvrent sur eux-mêmes. Le fait, aussi, qu’ils ne parviennent pas toujours à se trouver et la solitude dans laquelle cette recherche les plonge. Comme si avant de s’être accepté, l’on ne pouvait qu’être seul. Comme si durant le tâtonnement pour faire remonter ce que l’on a au fond de soi, on ne pouvait qu’être seul, sorte d’initiation de soi-même. Les personnages, oui, sont malheureux, mais il leur faudrait peu de choses pour ne plus l’être. La recherche du bonheur est un chemin douloureux mais si le but est atteint, alors le parcours n’aura pas été inutile, puisqu’il les aura fait grandir.