La Fondation Cartier met en scène le graffiti

La dernière exposition en date de la fondation Cartier, Né dans la rue – Graffiti, est une véritable réussite. Elle offre à la fois un bon historique et une mise en vue originale et amusante des graffiti. Un parcours divertissant et varié s’offre au visiteur.

Celui-ci a le choix : les murs de la salle du bas s’ornent de « noms » ; différentes calligraphies sont présentées de manière chronologique et imagée, chaque calligraphie étant renvoyée à son créateur et à ceux qui les ont employées ; des bombes et des marqueurs ainsi que des black books illustrent le graffiti pas à pas. Art dans l’art, les bombes sont sous verre et leur ombre sur le sol, à travers la vitrine, forme comme une fleur. Accompagnant ces objets, quelques vidéos sont projetées horizontalement et, un peu plus loin, d’autres le sont sur les murs, illustrant la vie de ces artistes de rue. Des interviews, avec casques pour ceux qui voudraient les écouter, sont également proposées. Le visiteur flâne, sélectionnant les informations qu’il désire et s’arrêtant où il le veut. 

La salle du haut réunit quelques graffiti sur des panneaux dispersés. Les vitres de la fondation ouvrent sur le jardin, procurant une sensation d’espace et de liberté. Le visiteur se promène entre les œuvres comme il se baladerait dans une forêt. Un encart explicatif donne une courte biographie de chacun des auteurs.

L’intérêt de cette exposition est la présentation du graffiti à travers divers médias. En cela elle se révèle particulièrement interactive, comme le graffiti l’est pour ses adeptes. Face à l’affluence des médias présents, le visiteur ne sait parfois plus où donner de la tête, mais il y en a pour tous les goûts. Que l’on préfère le visuel statique (graffiti, black books, dessins, matériel) ou le visuel animé (vidéos, clips), l’on se trouve satisfait. D’ailleurs, avant d’entrer dans l’exposition ou en en sortant, le visiteur peut admirer des graffeurs s’adonnant à leur passion sur un mur disposé à cet effet. La façade de la fondation, à travers ces planches, se couvre de divers tags, certains particulièrement attrayants. C’est sans doute l’intégration la plus vivante et la plus réaliste du graffiti dans l’exposition, puisque le visiteur regarde une œuvre en création et peut en suivre chaque étape, tout en se mêlant aux odeurs qui émanent des bombes…

→ Jusqu’au 29 novembre 2009 à la Fondation Cartier pour l’Art Contemporain, 261 bd Raspail 75014 Paris.

 

 

La colère des aubergines, lorsque la gastronomie rencontre la littérature

La colère des aubergines, de Bulbul Sharma, est un charmant recueil de récits gastronomiques. Chaque histoire, dont le sujet principal est la nourriture, est intéressante. Les personnages sont attachants et dès que l’on commence l’une de ces nouvelles, l’on se sent pris par le récit. Poétique, bien écrit, chaque passage est attrayant. Le lecteur se sent véritablement immergé dans l’Inde, à travers les différents mets qui lui sont présentés, mais aussi dans les rapides descriptions des lieux, dans l’esquisse des personnages, dans la narration de la vie quotidienne. Une Inde bien décrite, qui colle à la réalité, et qui sait faire rêver les étrangers que nous sommes.
Mais la véritable héroïne de ce recueil, le lecteur l’aura compris, c’est la nourriture. Chaque histoire nous présente des mets différents et à la fin de chaque récit, quelques recettes sont données, illustrant ce que le lecteur vient de lire. Il ne reste à ce dernier qu’à se procurer les ingrédients et à se mettre à ses fourneaux.

La colère des aubergines, éditions Picquier Poche

La colère des aubergines, éditions Picquier Poche