Balade parmi les vitraux de la cathédrale de Chartres

La cathédrale de Chartres actuelle a été rebâtie sur un édifice roman détruit par un incendie aux alentours de 1020 puis remaniée plusieurs fois par la suite. La plupart des vitraux de la cathédrale datent du XIIIème siècle et quelques-uns du XIIème. Le bleu, parfois distillé de rouge, prédomine.

Les vitraux racontent tous une histoire. La première partie de certains d’entre eux figure les donateurs, ce qui fournit des indices précieux sur les métiers au Moyen-Age. En effet, pour la construction de cette cathédrale, les dons ont été nombreux et les corporations des métiers ont apporté leur contribution. Le donateur apparaît souvent sur le vitrail qu’il a aidé à financer.

L’on peut ainsi y voir des charpentiers, des charrons, des tonneliers, des ouvriers, des boulangers et bien d’autres… Plusieurs de ces travailleurs sont reproduits en pleine action. Les tailleurs de pierre se tiennent les outils à la main, leur bloc devant eux. Il est possible de voir autour d’eux l’ébauche d’un chantier, sans doute celui de la cathédrale. Des outils, tels marteau têtu,  taillant, poinçon ou ciseau, sont visibles et donnent une idée des multiples instruments existant à l’époque. Sur l’un des vitraux, des marques s’affichent : lorsqu’un sculpteur taillait son bloc, il y laissait ce que l’on appelle sa marque, équivalente à une signature. Les drapiers dévoilent leurs toiles, les élevant face à eux. Les marchands échangent des pièces au-dessus de leurs marchandises. Des boulangers pétrissent leur boule de pain tandis que d’autres les vendent.

Elément très important, le vitrail numéro 34 est à la fois un calendrier zodiacal et saisonnier. Comme tous les calendriers du Moyen-Age et de l’Antiquité, il énumère chacun des mois avec l’activité agricole qui lui est attribuée. Les signes du zodiaque correspondant font pendant à leur mois. Par exemple, le bélier, associé au mois de mars, est placé face à un vigneron taillant sa vigne. Pour le mois de juin associé au cancer, un paysan fauche les blés. En février, un homme est assis devant son feu. Les mois d’hiver n’étaient guère propices à un quelconque labeur en plein air. Toutes les ouailles, pour la plupart illettrées, étaient ainsi capables de lire et de comprendre ces représentations.

Grâce à ce vitrail, nous avons un témoignage supplémentaire des occupations mensuelles qui dépendaient des saisons. C’est à partir de ce genre  « d’archives » que les historiens peuvent reconstituer le quotidien. Ces vitraux, à travers les images de la foi religieuse, illustrent une autre image du Moyen-Age : ils nous montrent la vie ordinaire et nous permettent de mieux l’appréhender.

→  Un excellent site sur la cathédrale : http://cathedrale.chartres.free.fr

Du côté du « Troupeau Aveugle »

Le Troupeau Aveugle, rédigé en 1972 par John Brunner, est un intéressant tableau de l’avenir qui attend notre monde pollué et avide de profits. En le parcourant, on prend conscience que de nombreux faits « imaginaires » se sont déjà produits ou sont en train de se produire. La multiplication des allergies, des toux chroniques, de divers problèmes de santé qui semblent devenir récurrents ; la famine qui court le monde ; les catastrophes naturelles qui réduisent les populations des pays pauvres à une misère sans fin ; les grands trusts qui font mine de s’intéresser à l’avenir de la planète mais qui s’empressent d’étouffer les informations les concernant et de payer des pots de vin pour poursuivre leurs activités, pas toujours légales ; les mers qui se meurent ; les sols qui deviennent improductifs ; les vermines et les bactéries qui deviennent de plus en plus résistantes ; la violence qui se propage.

Un goût de déjà vu? C’est la réalité que dépeint ce très bon roman, visionnaire à souhait. On ne peut que sourire face à certaines situations qui nous rappellent des faits d’actualité, présents ou de la décennie passée. On frissonne face à l’avenir plus que sombre qui se glisse sous ces mots, cette dégénérescence due à la pollution, ces soulèvements particuliers qui vont tuer des innocents pour servir une cause qui, elle, est juste. Si notre société poursuit sur sa lancée, elle risque de finir comme ce récit. Si ce n’est pire.

Un excellent ouvrage qui ravira tous ceux qui se sont délectés de L’Oiseau d’Amérique et de 1984, entre autres.