Patricia McKillip ou la conteuse des temps modernes

Patricia McKillip est l’un des meilleurs écrivains actuels que je connaisse. Peu de ses titres ont été traduits en français et ceux qui le sont sont parfois difficiles à trouver, comme La Sorcière et le cygne qui s’est révélé dernièrement épuisé. Pour ceux qui aiment cet auteur, il leur faut faire l’effort d’en passer par sa langue natale, l’anglais. Ceci dit, avec un dictionnaire à portée de main et ces quelques efforts, la lecture se révèle aussi, si ce n’est plus, belle. McKillip sait allier la simplicité à la poésie. Ses romans sont des contes de fées modernes, qui nous emportent dans d’autres mondes. Son écriture est à la fois simple et littéraire, légère et profonde. Ses personnages assènent des vérités fondamentales en ayant l‘air de les effleurer. Ses descriptions sont magnifiques sans jamais être ennuyeuses. En outre, un peu à l’image des vampires, j’ai toujours eu du mal avec les dragons… ils m’ont toujours semblé dépeints sur les mêmes modèles. Chez McKillip, le dragon prend une autre dimension. Il devient véritablement fantastique et la manière dont l’auteur le décrit… un pur poème.
Lorsque j’ouvre un livre de McKillip, j’ai l’impression de m’envoler. Je pénètre d’autres mondes, pas forcément plus sympathiques, mais assez différents pour m’intriguer. Les mots m’emportent et je disparais dans une autre dimension, de laquelle je ne ressors qu’une fois le roman achevé.
Parmi mes préférés, il y a La sorcière et le cygne et La sorcière et l’oiseau de feu. Ces deux romans, qui prennent place dans la Tenure du Cygne, ont été réunis en 2007 dans un même ouvrage, Cygnet, malheureusement seulement disponible en anglais.
Les fantômes d’Ombria, chez Points Fantasy, est d’accès plus facile, il est en bonne place sur les étagères des libraires. Ce roman a valu à son auteur le World Fantasy Award de 2003 et le Prix Imaginales étranger de 2006. La magicienne de la forêt d’Eld (The Forgotten Bests of Eld) lui valut aussi le World Fantasy Award de 1975 et son roman Harpist in the Wind, non traduit, le Locus Award en 1980.
Parmi ses nombreux écrits, les cinq à avoir été traduits en français sont les suivants :

¨La magicienne de la forêt d’Eld
¨Le livre d’Atrix Wolfe
¨La sorcière et le cygne
¨La sorcière et l’oiseau de feu
¨Fils de l’océan

Un excellent recueil de nouvelles, Harrowing the dragon, est sorti en 2005. L’auteur nous montre une fois de plus son talent en jouant avec les mots et les images. Un merveilleux recueil, qui m’a procuré bien du plaisir. Je le conseille à tous les anglophiles.
Pour ceux qui aimeraient en savoir plus, Wikipédia possède un très bon article sur elle, avec la liste de ses oeuvres: http://fr.wikipedia.org/wiki/Patricia_A._McKillip.
Ses livres sont disponibles chez Amazon, le site français pour les traductions et le site américain pour les volumes en langue originale.
Pour finir, voici un petit extrait de La sorcière et le cygne, qui, je l’espère, vous donnera envie de la découvrir plus avant:

 » Le pouvoir est le pouvoir, il n’est ni maléfique ni bénéfique. Il est simplement là pour être utilisé, d’une façon ou d’une autre. On peut le comparer au feu. Si tu l’alimentes avec de l’argent, il est lumineux et gai comme un jour d’été. Si tu y jettes des galles, il s’obscurcit et pue autant qu’un corps en décomposition. Et il annonce alors la maladie, la tempête, le malheur. Ce qui importe, c’est ce qui y brûle. »