Le Moyen-Age expliqué aux enfants

Le Moyen-Age à petits pas, de Vincent Carpentier, illustrations de Marie de Monti, est un livre édité par l’INRAP qui explique aux enfants ce qu’était cette période de notre histoire. S’agrémentant de nombreux dessins amusants, les textes sont courts et simples. Les termes importants sont explicités en aparté. Chaque double page présente un des grands thèmes du Moyen-Age, comme par exemple les différents ordres, l’urbanisme, les objets, etc. Quand le sujet est d’importance il est en général décliné sur quatre pages.

Ce livre est très bien réalisé. Il permet même aux adultes de réviser leurs bases. Une bonne idée de cadeau pour les enfants qui se passionnent pour l’histoire ou simplement pour ceux qui aiment apprendre.

Balade parmi les vitraux de la cathédrale de Chartres

La cathédrale de Chartres actuelle a été rebâtie sur un édifice roman détruit par un incendie aux alentours de 1020 puis remaniée plusieurs fois par la suite. La plupart des vitraux de la cathédrale datent du XIIIème siècle et quelques-uns du XIIème. Le bleu, parfois distillé de rouge, prédomine.

Les vitraux racontent tous une histoire. La première partie de certains d’entre eux figure les donateurs, ce qui fournit des indices précieux sur les métiers au Moyen-Age. En effet, pour la construction de cette cathédrale, les dons ont été nombreux et les corporations des métiers ont apporté leur contribution. Le donateur apparaît souvent sur le vitrail qu’il a aidé à financer.

L’on peut ainsi y voir des charpentiers, des charrons, des tonneliers, des ouvriers, des boulangers et bien d’autres… Plusieurs de ces travailleurs sont reproduits en pleine action. Les tailleurs de pierre se tiennent les outils à la main, leur bloc devant eux. Il est possible de voir autour d’eux l’ébauche d’un chantier, sans doute celui de la cathédrale. Des outils, tels marteau têtu,  taillant, poinçon ou ciseau, sont visibles et donnent une idée des multiples instruments existant à l’époque. Sur l’un des vitraux, des marques s’affichent : lorsqu’un sculpteur taillait son bloc, il y laissait ce que l’on appelle sa marque, équivalente à une signature. Les drapiers dévoilent leurs toiles, les élevant face à eux. Les marchands échangent des pièces au-dessus de leurs marchandises. Des boulangers pétrissent leur boule de pain tandis que d’autres les vendent.

Elément très important, le vitrail numéro 34 est à la fois un calendrier zodiacal et saisonnier. Comme tous les calendriers du Moyen-Age et de l’Antiquité, il énumère chacun des mois avec l’activité agricole qui lui est attribuée. Les signes du zodiaque correspondant font pendant à leur mois. Par exemple, le bélier, associé au mois de mars, est placé face à un vigneron taillant sa vigne. Pour le mois de juin associé au cancer, un paysan fauche les blés. En février, un homme est assis devant son feu. Les mois d’hiver n’étaient guère propices à un quelconque labeur en plein air. Toutes les ouailles, pour la plupart illettrées, étaient ainsi capables de lire et de comprendre ces représentations.

Grâce à ce vitrail, nous avons un témoignage supplémentaire des occupations mensuelles qui dépendaient des saisons. C’est à partir de ce genre  « d’archives » que les historiens peuvent reconstituer le quotidien. Ces vitraux, à travers les images de la foi religieuse, illustrent une autre image du Moyen-Age : ils nous montrent la vie ordinaire et nous permettent de mieux l’appréhender.

→  Un excellent site sur la cathédrale : http://cathedrale.chartres.free.fr

Du côté du « Troupeau Aveugle »

Le Troupeau Aveugle, rédigé en 1972 par John Brunner, est un intéressant tableau de l’avenir qui attend notre monde pollué et avide de profits. En le parcourant, on prend conscience que de nombreux faits « imaginaires » se sont déjà produits ou sont en train de se produire. La multiplication des allergies, des toux chroniques, de divers problèmes de santé qui semblent devenir récurrents ; la famine qui court le monde ; les catastrophes naturelles qui réduisent les populations des pays pauvres à une misère sans fin ; les grands trusts qui font mine de s’intéresser à l’avenir de la planète mais qui s’empressent d’étouffer les informations les concernant et de payer des pots de vin pour poursuivre leurs activités, pas toujours légales ; les mers qui se meurent ; les sols qui deviennent improductifs ; les vermines et les bactéries qui deviennent de plus en plus résistantes ; la violence qui se propage.

Un goût de déjà vu? C’est la réalité que dépeint ce très bon roman, visionnaire à souhait. On ne peut que sourire face à certaines situations qui nous rappellent des faits d’actualité, présents ou de la décennie passée. On frissonne face à l’avenir plus que sombre qui se glisse sous ces mots, cette dégénérescence due à la pollution, ces soulèvements particuliers qui vont tuer des innocents pour servir une cause qui, elle, est juste. Si notre société poursuit sur sa lancée, elle risque de finir comme ce récit. Si ce n’est pire.

Un excellent ouvrage qui ravira tous ceux qui se sont délectés de L’Oiseau d’Amérique et de 1984, entre autres.

Nous sommes déjà en 1984

Dans les pays riches et dits démocratiques, l’être humain se rêve libre. Tous les jours il remplit les tâches qui lui sont attribuées, consommant comme il lui plaît, sortant avec ses amis, regardant les émissions télévisées avec la sensation d’avoir une ouverture sur le vaste monde. Il est heureux et satisfait, parce qu’il vient d’être nommé commercial de l’année, parce que grâce à cette ténacité que tous désirent acquérir il a réussi à vendre ce qu’il devait vendre, parce que grâce à ses responsabilités il se sent important, parce qu’il a pu se payer le dernier Ipad ou Smartphone… Il peut ainsi contempler son nouveau joujou, le montrer à ses proches, avant qu’une autre publicité ne lui dévoile qu’un autre objet, plus neuf, l’attend au magasin et lui apportera une nouvelle satisfaction. Entre son téléphone dernier cri et son écran plat, il est au fait de tout ce qui se passe dans l’univers. Les média lui donnent la sensation de connaître les événements, en temps et en heure, en n’importe quel endroit du globe. Les séries télévisées lui procurent ce qui lui manque dans sa vie quotidienne, un peu d’idéalisme, un peu d’engagement, un peu d’adrénaline. Les émissions de divertissement l’égayent et le détournent des réflexions et des remises en question. La téléréalité l’amuse, il imagine réel ce qui ne l’est qu’à moitié, comme si la réalité ne lui suffisait pas. Il ricane des comportements exagérés des gens derrière son écran, en oubliant que c’est ce qu’il voit généralement autour de lui. En définitive, se noyant sous tant de technologie et d’informations, il ne se rend pas compte qu’il finit par vivre par procuration, et donc par ne plus vivre. Les média lui disent ce qu’il doit penser et comment il doit le penser. Les informations qu’il suit sont reprises et retransmises, véridiques ou non, seule la primeur compte. Il regarde son écran et ne se pose plus de questions, c’est ainsi que sont les choses, puisque la télé le dit… Il ne remet jamais en question ce qu’il y voit. Après tout, si sa vie lui convient, pourquoi devrait-il la modifier pour penser par lui-même?

Les publicités, telles des matraques télévisuelles, font naître le désir. Elles lui dictent ce qu’il a envie de consommer et créent un courant unidirectionnel. Il veut être comme tout le monde, posséder comme tout le monde, mais avant tout le monde, puisque seuls les avant-gardistes sont à la mode. Il ne remet pas en cause sa consommation, il ne s’interroge pas sur l’utilité qu’il pourrait en avoir. A-t-il vraiment besoin de ce qu’il voudrait s’acheter? Cela aussi importe peu, du moment qu’il possède. Plus il consomme et plus il possède, plus il se sent satisfait; l’objet remplace le véritable vécu. L’homme est possédé par ses possessions, sans comprendre que parfois, seul le détachement procure la liberté.

De ce fait, il lui faut travailler pour pouvoir s’offrir toutes les merveilles que le monde moderne lui accorde. Peu lui chaut l’emploi, du moment que les espèces sont sonnantes et trébuchantes; peu lui chaut l’intérêt du travail, du moment que le soir il peut s’avachir devant l’une des nombreuses émissions télé, qui vont finir de lui laver le cerveau. Toute sensation de vide ou d’inaccomplissement étant immédiatement étouffée dans l’œuf.

Les quelques libertés qu’il possède lui sont reprises les unes après les autres mais il ne s’en rend pas compte. Il ne se rend pas compte que les média lui assènent de fausses vérités, pour lui faire croire qu’il a besoin de plus de sécurité et que cette sécurité doit venir de l’Etat (mais attention, pas de légitime défense, sous peine d’être considéré comme un criminel). Du coup, il accepte qu’Internet soit plus sécurisé, que les sites soient plus surveillés, il accepterait même d’installer des logiciels proposés par l’Etat du moment qu’ils prouvent qu’il ne télécharge pas illégalement. Mieux, de merveilleux organes de surveillance ont été créés et présentés comme des liens sociaux, funs et amusants. Il se précipite pour en faire partie, élargir son réseau, être à la page… fournissant lui-même des informations qu’il aurait refusé de donner si on les lui avait autoritairement demandées. L’Etat a trouvé le meilleur moyen de surveiller ses citoyens : Facebook et consort. Chacun y met sa vie, photographies, relations, contacts, détails privés. Dernière innovation, les emails surveillés de Fb, ou l’un des plus efficaces organes de Big Brother qui se met actuellement en place. Tout ce qu’il dit à ses amis sera connu. S’il outrepasse ses droits, ses emails seront censurés. Son employeur pourra dorénavant garder un œil sur lui et il en sera en partie responsable. Mieux, les derniers logiciels en date qui permettent de dire et de présenter sur des cartes virtuelles les endroits où il se trouve et ce qu’il y fait…

1984, écrivit un jour un certain Orwell?

Lorsque la science-fiction rejoint la science

Jeudi dernier, la NASA a annoncé la découverte d’une chimie organique basée sur l’arsenic. La bactérie GFAJ-1 a réussi à remplacer le phosphore par de l’arsenic dans sa chimie élémentaire.

Felisa Wolfe-Simon, chercheuse en astrobiologie à l’USGS, présenta avec Ariel Anbar et Paul Davies en 2009 l’idée que l’arsenic pouvait se substituer au phosphore dans la chimie oranique. Elle se rendit au lac Mono en Californie et y préleva des sédiments qu’elle plongea dans un milieu essentiellement composé d’arsenic. La molécule GFAJ-1, déjà connue, survécut non seulement à l’expérience mais parvint à incorporer l’arsenic dans sa chimie de base. En effet, tout élément vivant combine ce que l’on appelle des briques de base pour former différentes molécules essentielles à son fonctionnement (ADN, ARN, protéines, acides aminés, entre autres). Jusque-là, les scientifiques avaient toujours considéré que la vie devait être fondée sur une chimie organique à base de carbone, hydrogène, azote, oxygène, phosphore et souffre.

Ce fait ouvre la voie à de nombreuses extrapolations, en particulier concernant la vie extraterrestre. Puisqu’il était admis que la vie était inapte à se développer sans ces éléments, les scientifiques ne pouvaient donc en trouver de présence dans des milieux diamétralement opposés à l’environnement que l’on trouve sur terre. Cette découverte montre que cette « impossibilité » est… possible.

La science-fiction rejoint ici la science, permettant d’envisager la présence d’une vie extraterrestre dans des milieux hostiles ou inadaptés aux humains, et d’agrandir ainsi le champ de recherche des scientifiques…

Jusqu’au 9 janvier 2011, deux expositions se tiennent à la mezzanine du Quai Branly : Lapita, ancêtres océaniens et Dans le blanc des yeux, masques primitifs du Népal.
Lapita présente des céramiques à décors pointillés austronésiennes, datant de 1250 environ avant Jésus-Christ. On peut suivre leur évolution jusque 600 avant Jésus-Christ. Une grande partie des céramiques provient des fouilles du cimetière de Téouma sur l’île d’Efate (Vanuatu). La particularité de ces céramiques est leur décoration en pointillés. Plusieurs types de décors ont ainsi pu être identifiés. L’exposition, après une présentation de la culture Lapita, se focalise sur ces décors. Des tessons et quelques pots entiers sont rassemblés derrière une ligne de vitrines. Les décors sont repris sur les panneaux encadrant ces dernières, sorte de rappel graphique grossissant. Cette partie de l’exposition est plutôt bien faite et bien agencée. On regrettera seulement le manque d’informations que l’on ressent en la parcourant. Si le début tente de donner une vue d’ensemble de cette civilisation, les informations suivantes sont cependant peu nombreuses; malgré tout, grâce aux fouilles les archéologues ont pu développer leurs connaissances. Ainsi, plutôt que d’être survolés, certains détails auraient pu être renforcés; il aurait par exemple été intéressant d’en savoir un peu plus sur l’argile employée pour réaliser les poteries, l’endroit où cette dernière était prélevée, les techniques de façonnage, les outils utilisés pour les décorations… entre autres.
Il en est de même concernant Dans le blanc des yeux. Les masques exposés sont magnifiques. Malheureusement, il n’y a quasiment aucune information apportée sur les peuples qui les ont créés. Bien entendu ces masques proviennent de la collection particulière de Marc Petit, qui en a fait don au musée… il sera sans aucun doute plus difficile d’avoir des renseignements dessus. Malgré tout, les masques font partie d’un contexte, et, à ce seul titre, il aurait été bon d’avoir une présentation quelque peu exhaustive des populations dont ils sont issus. De même, notre connaissance des masques est maintenant assez vaste, l’exposition aurait donc pu nous présenter quelques théories sur leur rôle et destination un peu plus poussées que les deux ou trois lignes que l’on peut y trouver. Ne serait-ce qu’une généralité tirée de la Voie des Masques de Levi-Strauss aurait été plaisante. Et une mise en relation avec le monde d’où ils proviennent n’aurait pas été de trop.
Si ces expositions valent sans conteste le coup d’œil, puisque les objets sont magnifiques et qu’il serait dommage de les manquer, on en ressort cependant légèrement déçu, avec l’étrange sensation de ne pas avoir appris grand-chose…

® Musée du Quai Branly, 37 quai Branly, 75007 Paris
Mardi, mercredi et dimanche de 11h à 19h
Jeudi, vendredi et samedi de 11h à21h

 

 

Comment amener les gens là où on le veut?

Ces derniers temps, tout le monde a pu remarquer que la population française a été prise d’une certaine folie… A quel sujet? Au sujet du carburant.

Les choses sont simples : pour amener une personne à agir comme on le désire, il suffit d’affirmer son contraire.

Les journalistes, dès le début des grèves, se sont empressés de parler de carburant et de laisser échapper des termes tels que « pénurie ». Le message général était de ne pas s’inquiéter, malgré certaines difficultés et le blocage des raffineries, les stations services étaient bien alimentées et les Français ne risquaient donc pas de manquer d’essence. Tout cela dit avec le sourire et l’air confiant.

Evidemment, dès le lendemain, des files se sont constituées devant ces mêmes stations services. Le pire étant de voir certains armés de bidon pour se constituer des réserves… Pour aller travailler, me demanderez-vous? Peut-être. Mais bien plus sûrement pour, un, se réconforter et se dire qu’ils auraient toujours une réserve malgré les stations fermées, et, deux, bien plus sûrement pour pouvoir partir en vacances et continuer de sortir…

La question est la suivante : que cherchaient donc à faire ces journalistes? Quand on est journaliste, on est censé savoir de quoi on parle et surtout des conséquences de ses dires. Quand on est journaliste, on sait quelle vague de panique peut être déclenchée par des termes d’apparence anodine. Alors pourquoi? Pourquoi toutes les chaînes se sont-elles mises à la suite pour parler de ce fléau qui allait bientôt bloquer tous les gens chez eux? La grève étant un sujet déjà assez épineux, avec des RER et des trains supprimés, les problèmes en découlant pour aller travailler et rentrer chez soi, et on en passe…

Tout semblait avoir été planifié : cet air léger, ces mots qui inquiètent, ce réconfort sans cesse asséné (pas d’inquiétude à avoir, pas de pénurie, etc, etc).

A voir ce qui s’est produit, on ne peut qu’en conclure qu’il est affreusement aisé d’amener les gens là où on le désire… affreusement aisé de déclencher une vague de panique et une véritable pénurie… donc de faire augmenter les prix des carburants… en plus de l’énervement général.

Ceux qui possèdent la diffusion, et donc le pouvoir, ne pouvaient que savoir ce qu’ils faisaient. Après tout, le meilleur exemple à ce sujet reste la blague de Wells en 1938. Les gens croiraient n’importe quoi dès le moment où cela passe sur les ondes… On peut en conclure que si les gens persistent à prendre ce que disent les média pour argent comptant, notre société est sur une bien mauvaise pente.

Le Quai Branly et le Baba Bling

Depuis le 5 octobre, le Quai Branly propose l’exposition Baba Bling, signes intérieurs de richesse à Singapour. Cette exposition est centrée sur les Peranakan, une communauté installée à Malacca et à Singapour, dont le négoce était l’activité principale. La plupart sont issus de Chinois venus s’installer et mariés à des Malaisiennes. Cette communauté est au carrefour des influences chinoises, malaisiennes et européennes. Le Quai Branly a décidé de nous les faire découvrir en nous faisant pénétrer dans l’une de leurs maisons. Ces dernières étaient étirées en longueur, à l’image des maisons hollandaises, avec une façade plus longue que large.

Le parcours de l’exposition suit grossièrement le plan d’une de ces maisons. Le visiteur va de pièce en pièce, découvrant petit à petit la vie quotidienne des Peranakan.

On passe d’abord par la porte, soigneusement décorée, qui ouvre sur le hall d’accueil, l’endroit où tous les invités sont reçus. Dans les vitrines sont déclinés les objets que l’on peut y rencontrer, tels l’autel aux ancêtres, les bancs, les tables, la boîte à sikeh, le paravent qui sépare du reste de l’habitat… Les panneaux explicatifs sont bien détaillés et apprennent l’essentiel sur les éléments rencontrés.

L’exploration de la maison est véritablement une plongée dans le monde baba : après l’entrée destinée aux réceptions, le visiteur pénètre l’intimité de l’hôte. En effet, seuls les proches ont accès au reste de la maison. On y découvre le hall des cendres, pièce très importante où sont célébrés plusieurs fois dans l’année les ancêtres de la maison ; de nombreuses offrandes leur sont destinées, dont des bâtonnets d’encens qui produisent les cendres donnant son nom à la pièce.

Ensuite nous est présentée la cuisine. La porcelaine rose aux couleurs acidulées porteuse du phénix et de pivoines s’étale sous le verre, disposée comme sur les longues tables des Peranakan. Puis vient le cœur de la cuisine, avec les différents mortiers, les pilons, les moules, le wok, les éventails, le tingkat… Le tingkat est un élément très prisé : il s’agit d’un empilement de boîtes métalliques autrefois utilisées par les Indiens pour transporter leur déjeuner.

Après ce petit tour dans la cuisine, le visiteur découvre la chambre nuptiale, avec son lit lourdement décoré de tissus brodés et d’éléments perlés, porte-bonheur du futur couple. Le lit est l’élément le plus important de la chambre.

Autour de cette pièce, plusieurs vitrines donnent à voir les parures qu’arborent les mariés durant la cérémonie.

Une collection de bijoux a aussi été rassemblée, montrant notamment la kerosang, ensemble de trois broches qu’affectionnent les Nyonya (maîtresses de maison) pour fermer leurs chemises.

Les murs de l’exposition sont aménagés de façon à avoir l’impression de déambuler de pièce en pièce. A un moment, le visiteur marche le long des façades de maisons peranakan… Les façades sculptées et colorées apportent de la gaieté aux rues, à l’image de la vaisselle d’apparat acidulée sortie pour les fêtes.

Cette exposition est originale, bien agencée et bien réalisée, présentant pour la première fois en Europe des objets prêtés par le Musée des Arts et Civilisations Asiatiques de Singapour.

 

Le Salon International du Patrimoine Culturel au Carrousel du Louvre, du 4 au 7 novembre 2010

Le Salon International du Patrimoine Culturel s’ouvre demain au Carrousel du Louvre, 99 rue de Rivoli, à Paris (75001). Jusqu’au 6 novembre, les horaires d’ouverture sont de 10 à 19h et le dimanche 7 novembre, de 10 à 18h. L’entrée est de 11 euros, le tarif réduit (pour les étudiants et les groupes de dix personnes et plus) de 5 euros. Les billetteries sont à l’entrée du Salon.
La culture et le patrimoine s’y étalent sous tous leurs aspects, autant sous forme d’associations visant à promouvoir la culture de terroirs que de grands organismes proposant des découvertes et des séjours culturels. De nombreux métiers d’artisanat sont également présents, des stands montrant le travail de la pierre, du verre, de la ferronnerie, de la céramique, mais aussi des entreprises de restauration, d’assainissement, de paysagisme, et bien d’autres. En outre, des artisans en plein ouvrage parsèment le salon. Il est plaisant de s’arrêter et de les regarder travailler. Il suffit de leur poser une question pour obtenir leur attention et en apprendre plus sur le patrimoine artisanal.
La presse n’est pas en reste : de nombreuses éditions, telles Actes Sud, Citadelles et Mazenod, Arts Magazines, entres autres, y sont représentées.
Pour cette XVIème édition, c’est le patrimoine méditerranéen qui est à l’honneur.
Un salon intéressant avant tout pour les professionnels de la culture et pour ceux qui aiment le patrimoine, l’artisanat, qui voudraient en savoir plus sur ces sujets et qui ne sont pas au prix de l’entrée près.

Hadopi, la suite

Comme tout le monde le sait maintenant, les premières lettres du système Hadopi seraient parties… Ce qui change avec cette dernière mouture, c’est que ce n’est pas le piratage qui est reproché à l’internaute mais l’absence de protection et de surveillance. Un déficit de protection et de surveillance ? En effet, si la ligne du particulier est utilisée pour télécharger de manière illégale, même s’il n’en est pas le responsable, il en sera tenu pour… Alors qu’aujourd’hui il est plus que reconnu qu’une sécurité Internet, même avec la meilleure volonté du monde, ne peut être infaillible. Dans ce cas, que faire ?
Hadopi propose une solution innovatrice et révolutionnaire : la personne recevant sa lettre de mise en garde et désirant protéger sa ligne, mais ne sachant comment procéder, aura une solution toute trouvée : installer un logiciel fourni (gracieusement ou non, cela n’est pas encore tranché)  par… Hadopi.
Ce fameux logiciel n’est autre qu’un cheval de Troie. Une fois installé dans l’ordinateur, il surveillera toutes les pages visitées sur Internet. Ce ne sera plus seulement le téléchargement illégal qui sera surveillé, mais bel et bien la vie entière de l’utilisateur.
Bien entendu Hadopi ne vise absolument pas à l’implantation de ce logiciel… malheureusement, ce sera le seul et véritable recours. De manière détournée, il sera conseillé de se le procurer pour se protéger définitivement.
Mieux qu’Edvige et tous les projets de collecte de données, ce logiciel réussira là où tout le reste a échoué. En effet, une personne qui ne s’y connaît pas du tout en informatique et qui n’a rien à cacher ne verra pas pourquoi elle ne devrait pas l’installer… Puisque ce sera le seul moyen de s’innocenter, pourquoi hésiterait-elle ? Et c’est la porte ouverte à Big Brother et compagnie, avec la bénédiction même de celui qui devrait s’en prémunir. Car, une fois le logiciel lancé, qui sait où finiront les données ? Même si les créateurs de ce merveilleux projet jurent leurs grands dieux que nulle dérive ne sera possible, on sait ce qu’il en est… L’Etat, et les personnes préposées à ce service, connaîtront bientôt tout de votre vie et de vos opinions… et même si vous n’avez rien à cacher, qui peut réellement savoir ce qui se passera avec ces données ? Lorsque vous serez mis dans des cases, parce qu’étant pour ou contre tel ou tel parti politique, lorsqu’une décision de l’Etat vous hérissera et vous fera récriminer, lorsqu’un dossier complet contiendra toutes vos colères et vos plaintes…
Accueillir ce logiciel dans son ordinateur, c’est accueillir un objet qui se changera en monstre. Quoi qu’en disent l’Etat et ses concepteurs, Hadopi vise à diriger votre vie, en passant par la dernière chose qui n’était pas encore véritablement accessible : votre ordinateur.
Car il ne faut pas oublier qu’un cheval de Troie peut aussi avoir accès à vos données personnelles. Qui n’entrepose pas de photographies, de correspondance, de réflexions et de morceaux de vie dans sa machine ?
A bon entendeur…

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