Comment amener les gens là où on le veut?

Ces derniers temps, tout le monde a pu remarquer que la population française a été prise d’une certaine folie… A quel sujet? Au sujet du carburant.

Les choses sont simples : pour amener une personne à agir comme on le désire, il suffit d’affirmer son contraire.

Les journalistes, dès le début des grèves, se sont empressés de parler de carburant et de laisser échapper des termes tels que « pénurie ». Le message général était de ne pas s’inquiéter, malgré certaines difficultés et le blocage des raffineries, les stations services étaient bien alimentées et les Français ne risquaient donc pas de manquer d’essence. Tout cela dit avec le sourire et l’air confiant.

Evidemment, dès le lendemain, des files se sont constituées devant ces mêmes stations services. Le pire étant de voir certains armés de bidon pour se constituer des réserves… Pour aller travailler, me demanderez-vous? Peut-être. Mais bien plus sûrement pour, un, se réconforter et se dire qu’ils auraient toujours une réserve malgré les stations fermées, et, deux, bien plus sûrement pour pouvoir partir en vacances et continuer de sortir…

La question est la suivante : que cherchaient donc à faire ces journalistes? Quand on est journaliste, on est censé savoir de quoi on parle et surtout des conséquences de ses dires. Quand on est journaliste, on sait quelle vague de panique peut être déclenchée par des termes d’apparence anodine. Alors pourquoi? Pourquoi toutes les chaînes se sont-elles mises à la suite pour parler de ce fléau qui allait bientôt bloquer tous les gens chez eux? La grève étant un sujet déjà assez épineux, avec des RER et des trains supprimés, les problèmes en découlant pour aller travailler et rentrer chez soi, et on en passe…

Tout semblait avoir été planifié : cet air léger, ces mots qui inquiètent, ce réconfort sans cesse asséné (pas d’inquiétude à avoir, pas de pénurie, etc, etc).

A voir ce qui s’est produit, on ne peut qu’en conclure qu’il est affreusement aisé d’amener les gens là où on le désire… affreusement aisé de déclencher une vague de panique et une véritable pénurie… donc de faire augmenter les prix des carburants… en plus de l’énervement général.

Ceux qui possèdent la diffusion, et donc le pouvoir, ne pouvaient que savoir ce qu’ils faisaient. Après tout, le meilleur exemple à ce sujet reste la blague de Wells en 1938. Les gens croiraient n’importe quoi dès le moment où cela passe sur les ondes… On peut en conclure que si les gens persistent à prendre ce que disent les média pour argent comptant, notre société est sur une bien mauvaise pente.