Jusqu’au 9 janvier 2011, deux expositions se tiennent à la mezzanine du Quai Branly : Lapita, ancêtres océaniens et Dans le blanc des yeux, masques primitifs du Népal.
Lapita présente des céramiques à décors pointillés austronésiennes, datant de 1250 environ avant Jésus-Christ. On peut suivre leur évolution jusque 600 avant Jésus-Christ. Une grande partie des céramiques provient des fouilles du cimetière de Téouma sur l’île d’Efate (Vanuatu). La particularité de ces céramiques est leur décoration en pointillés. Plusieurs types de décors ont ainsi pu être identifiés. L’exposition, après une présentation de la culture Lapita, se focalise sur ces décors. Des tessons et quelques pots entiers sont rassemblés derrière une ligne de vitrines. Les décors sont repris sur les panneaux encadrant ces dernières, sorte de rappel graphique grossissant. Cette partie de l’exposition est plutôt bien faite et bien agencée. On regrettera seulement le manque d’informations que l’on ressent en la parcourant. Si le début tente de donner une vue d’ensemble de cette civilisation, les informations suivantes sont cependant peu nombreuses; malgré tout, grâce aux fouilles les archéologues ont pu développer leurs connaissances. Ainsi, plutôt que d’être survolés, certains détails auraient pu être renforcés; il aurait par exemple été intéressant d’en savoir un peu plus sur l’argile employée pour réaliser les poteries, l’endroit où cette dernière était prélevée, les techniques de façonnage, les outils utilisés pour les décorations… entre autres.
Il en est de même concernant Dans le blanc des yeux. Les masques exposés sont magnifiques. Malheureusement, il n’y a quasiment aucune information apportée sur les peuples qui les ont créés. Bien entendu ces masques proviennent de la collection particulière de Marc Petit, qui en a fait don au musée… il sera sans aucun doute plus difficile d’avoir des renseignements dessus. Malgré tout, les masques font partie d’un contexte, et, à ce seul titre, il aurait été bon d’avoir une présentation quelque peu exhaustive des populations dont ils sont issus. De même, notre connaissance des masques est maintenant assez vaste, l’exposition aurait donc pu nous présenter quelques théories sur leur rôle et destination un peu plus poussées que les deux ou trois lignes que l’on peut y trouver. Ne serait-ce qu’une généralité tirée de la Voie des Masques de Levi-Strauss aurait été plaisante. Et une mise en relation avec le monde d’où ils proviennent n’aurait pas été de trop.
Si ces expositions valent sans conteste le coup d’œil, puisque les objets sont magnifiques et qu’il serait dommage de les manquer, on en ressort cependant légèrement déçu, avec l’étrange sensation de ne pas avoir appris grand-chose…

® Musée du Quai Branly, 37 quai Branly, 75007 Paris
Mardi, mercredi et dimanche de 11h à 19h
Jeudi, vendredi et samedi de 11h à21h