Les Chroniques des Crépusculaires

Les Chroniques des Crépusculaires, de Mathieu Gaborit, est sans conteste l’une de ses meilleures œuvres. Le récit évoque une cathédrale : il est merveilleusement agencé, chaque partie s’imbriquant parfaitement aux autres, telles les pierres soigneusement serties d’un édifice. Chaque morceau y a sa place, pas une ligne de trop, chaque détail est poli et parfaitement inséré dans le texte. Lorsque l’on referme l’ouvrage avant de l’avoir terminé, on n’a qu’une envie, le rouvrir, pour se replonger dans cette géométrie littéraire qui parvient à atteindre la perfection.
Mathieu Gaborit a su nous intéresser avec d’autres titres, mais ces histoires-là étaient moins bien montées. Elles ne s’enchaînaient pas comme les Crépusculaires. En outre, l’imagination dont Gaborit fait preuve dans ce livre est un pur délice. Le lecteur ne cesse d’être surpris. La fantasy, thème dorénavant souvent décliné, est ici totalement enchanteur. Et chaque invention s’encastre parfaitement à la place qui lui est dévolue. Le Souffre-Jour, les Danseurs, les âmes des armes, les Fées Noires… même si les thèmes sont des thèmes plus qu’usités, Gaborit les décline avec dextérité et savoir-faire. Son écriture est soigneuse et soignée, poétique sans être pompeuse, et il sait nous entraîner à la suite de ses personnages. Même ses « reprises mythologiques » le sont avec élégance et originalité, car il sait toujours apporter sa touche personnelle.
Si le récit peut paraître un peu difficile au premier abord, il suffit de se concentrer un minimum sur la première page, et les mots s’envolent pour brosser un tableau attractif. Une fois plongé dans l’histoire, le lecteur ne se rend même plus compte du temps qui passe.
Les Chroniques des Crépusculaires est une véritable réussite, un plaisir autant pour les yeux que pour l’imagination. Il fait partie des livres à lire pour tous ceux que la fantasy et l’imaginaire interpellent.

Les 6èmes rencontres de l’imaginaire ont été une réussite

Le 12 décembre dernier, aux espaces Sel et L’escale de Sèvres, se sont tenues les 6ème rencontres de l’imaginaire. Une cinquantaine d’écrivains et d’illustrateurs de fantasy et de science-fiction étaient réunis, accueillant les visiteurs, dédicaçant leurs livres et échangeant un mot avec leurs fans… Cette année, l’écrivain à l’honneur était Gérard Klein, auteur entre autres de Le gambit des étoiles, Le temps n’a pas d’odeur et Les Seigneurs de la Guerre. Dans l’après-midi, il a présenté une conférence sur les 40 ans de la collection « Ailleurs et Demain ».
O’merveilles, librairie de l’imaginaire, présentait une grande collection de tomes, dont certains ne sont plus réédités, comme La maîtresse des délires de Tanith Lee ou La sorcière et le cygne de Patricia McKillip. Le seul regret étant que le prix de certains de ces livres était gonflé…
Quatre conférences ont eu lieu à l’Escale, traitant de l’uchronie, des 40 ans de la série populaire Blade, de la collection Ailleurs et Demain et enfin de la Maison d’Ailleurs et de la mise en valeur du patrimoine de la SF mondiale.
Il aurait été agréable que la salle de l’espace Sel soit un peu plus décorée aux couleurs de l’imaginaire mais la journée s’est avérée très agréable. Et surtout, elle a permis à quelques passionnés de rencontrer leur auteur fétiche, ce qui n’est pas toujours réalisable.